Questions sur l’archéologie
Archéologie et représentation politique
Après le scandale ONPT-Frobenius (1), une commission d’enquête parlementaire allait être mise en place (La Tribune, 26.01.2006). Savez-vous si elle a été effectivement installée et quelles en sont les conclusions ? Accessoirement, pouvez-vous nous indiquer l’adresse électronique de l’un des députés initiateurs, M. Adda FALAHI(2), de ce projet de commission ?)
La ministre de la culture a, quelques mois plus tard, appelé à un règlement à l’amiable de cette affaire. A quel résultat cet appel a-t-il abouti ?
Que pensez-vous que le parlement puisse faire, doive faire, fait ou ne fait pas en ce qui a trait au patrimoine historique, artistique, archivistique et archéologique ?
Y a-t-il un autre parti politique qui se serait intéressé à cette question ou à d’autres similaires, concernant le patrimoine culturel, historique et archéologique ?
M. SAHEB, député, vice-président de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés, s’est illustré en 2008 par l’intérêt et le soutien apporté à l’action de l’Association Protection et Recherche (APR) sise à Skikda. (Voir l’article : « Skikda : elle a eu le sens civique de déposer des pièces archéologiques auprès de la direction de wilaya de la culture – L’association Protection et Recherche revendique un récépissé de dépôt », in Le Courrier d’Algérie du 11 mai 2008, rubrique Culture, p.11).
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) avait en ce moment apporté son soutien à l’association en question dans cette affaire qui a connu une certaine médiatisation (Le Courrier d’Algérie). Ce genre d’affaires connaît-il un suivi, de la part de l’une ou de toutes les parties concernées et concourent-elles à l’esquisse d’un état des lieux critique, constamment actualisé, ou se suffit-on de l’animation de l’opinion qu’elles suscitent dans l’immédiat ?
Des pièces ont disparu après leur remise par l’Association Protection et Recherche de Skikda à la Direction de la culture de la même wilaya en 2006.
- de quelles pièces s’agit-il ? (Nominalement, afin qu’elle serve à allonger notre inventaire des objets perdus ou retrouvés)
- sont-elles retrouvées ? Si oui, où sont-elles sensées être à présent ? De quelle manière et comment (dans quel état) sont-elles retrouvées ?
Quelle a été l’action du Rcd (ou de son député):
- au niveau local de Skikda,
-au niveau sectoriel (Agence nationale d’Archéologie, CNRPAH, etc.)
- au niveau national (APN, médias, etc.) au sujet de cette affaire ?
-à l’endroit de l’administration culturelle (direction de wilaya, ministère de la culture entre autres) ?
-à l’endroit de l’association Protection et Recherche ?
Où en est ce dossier ?
- Le Wali de Skikda a-t-il enfin répondu à la lettre du député du Rcd ?
- Peut-on en obtenir une copie (à titre personnel ou pour une éventuelle exploitation, voire pour diffusion intégrale) ?
- Peut-on entrer en contact avec l’APR de Skikda ?
Quelle a été l’évolution de cette association après cet incident ? Quels enseignements en tirent ses animateurs ?
Y a-t-il à votre connaissance des cas similaires ?
Avez-vous d’autres questions à me suggérer ?
Tutelle. Culture/Mesrs
Les archéologues se plaignent du système d’autorisations de recherches ainsi que de la couverture nationale des sites et périmètres à potentiel archéologique, réduite à la capitale et aux bureaux des circonscriptions archéologiques régionales, ces dernières récemment remplacées semble-t-il par les directions de la culture (ElWatan-vendredi, 24.04.2009). De même, ils se plaignent d’une certaine exclusion dans l’élaboration et le suivi des réalisations urbanistiques (ex. autoroute Est-Ouest). Dans quelle mesure l’objet de ces plaintes est vérifiable et qu’est-ce qui justifie une telle situation ?
Quel effet cela produit que les archéologues-chercheurs dépendent du MESRS et que le patrimoine archéologique et les autorisations de recherche dépendent du ministère de la Culture ?
Faut-il que le CNRPAH aille sous l’autorité du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ? Si cela arrive, quelles prérogatives resteront au Ministère de la culture concernant l’archéologie ? En quoi cela améliorera-t-il l’intérêt que porte le grand public à l’archéologie et en quoi cela favorisera-t-il l’interaction entre « spécialistes », « amateurs » et société civile ? En quoi cela améliorera-t-il les conditions de travail et le rendement scientifique des chercheurs algériens ? En quoi cela pourrait contribuer à l’enseignement de l’histoire, à imprégner davantage de culture et d’identité nationales la population scolaire et relevant -du ministère- de l’éducation nationale ?
Mesrs. Publication des recherches
Quels usages fait-on des mémoires et des thèses de fin de cycles universitaires ? Faut-il qu’ils soient d’abord édités pour qu’ils soient admis comme ouvrages publiés, à être consultés et cités dans des bibliographies ? Sont-elles considérées comme des travaux inédits, personnels et sans valeur éditoriale ? Quels droits l’auteur d’une thèse non publiée et l’université où elle a été soutenue détiennent-ils à son sujet ?
Y a-t-il une organisation des mémoires et des archives ; une bibliographie des travaux parus, présentés et inédits existants ? Où sont consultables ces travaux et qui est chargé de l’actualisation de cette bibliographie et de leur préservation ? Sont-ils consultés par les -étudiants- chercheurs ? Les intègrent-ils dans les biographies de leurs propres ouvrages ?
L’aqueduc de Saldae (Toudja-Béjaïa), dont les travaux en leur temps étaient suivis par l’ingénieur romain Nonius Datus, est un monument connu mondialement, notamment pour le premier tunnel(3)qu’on lui conaissait. A quelle année remonte de la décennie 1990 remonte, selon vous, la découverte du second tunnel par lequel passe l’aqueduc antique de Toudja ? Pourriez-vous nous dire qui a dirigé la recherche, quels sont les archéologues ayant fait le travail sur le terrain et de quelle université relèvent-ils ?
Ministère de la culture
Entre urbanisme, contrebande, complicités de toutes sortes, destruction pour motifs idéologiques ou politiques (ex. Naïade de Sétif en 1997), cadeaux aux invités de marque de l’Algérie, difficultés de mener des recherches, etc., ne pensez-vous pas que l’environnement actuel est contre le patrimoine culturel et que, pendant des siècles, nos ancêtres, souvent analphabètes, ont su mieux le sauvegarder ? Comment expliquer cette espèce d’évolution ? Ce « concours de circonstances » ne ressemble-t-il pas à une destruction continue de documents historiques physiques et de repères culturels qui, si elle n’était pas préméditée, n’en cause pas moins des dommages parfois irréversibles et des effets indubitablement néfastes ?
Ce patrimoine relevant aussi bien du domaine scientifique que culturel, pensez-vous que la culture officielle est en adéquation avec le patrimoine culturel réel ? Quelles en sont les retombées sur la citoyenneté, sur la ferveur patriotique, sur la démocratie, sur la société civile, sur la création, sur la recherche scientifique dans ces domaines ?
Par quelle politique, instruments et objectifs se traduisent la place et l’intérêt dont l’archéologie et le patrimoine archéologique bénéficient de la part de la culture officielle dans notre pays ?
Peut-on énumérer des revues et des émissions radio ou télévisées, historiques et archéologiques, animées en Algérie et répondant aux normes scientifiques et/ou éducatives ? Comment estimez-vous l’importance de la production scientifique dans le domaine de l’archéologie dans notre pays ?
Pensez-vous que tous les sites et monuments archéologiques connus sont classés et protégés ? A quoi cela est-il du ?
Quand est-ce que Mme la ministre, cité dans l’article de référence ci-dessus, a-t-elle parlé à propos de « véritable film policier », à propos du rapatriement du buste de Marc Aurèle ?
Gestion et patrimoine
Le délabrement, humain ou naturel, volontaire ou non, affecte de plus en plus de sites et monuments. Comment y fait-on face ?
On a parlé de brigades de répression de la contrebande d’objets d’arts et archéologiques. Où en est-on ?
Quels aspects doivent-ils être pris en compte et quelles disciplines faut-il faire concourir pour mener à bien la restauration de monuments historiques endommagés ou pour assurer leur préservation ?
Prolongements
Tout le monde sait que la cité Atlante a existé grâce à l’historien grec qui l’avait citée dans son ouvrage. N’est-il pas important d’ouvrir, dès maintenant, un « inventaire » national des objets archéologiques et historiques perdus afin que tout le monde sache au moins qu’ils avaient existé et que l’histoire ne soit pas la victime collatérale des dommages subis par le patrimoine ?
De quel apport peut être, à votre avis, l’archéologie pour l’éducation nationale ?
Pensez-vous qu’il y ait relation entre l’archéologie et les sciences sociales ?
S’il s’avère que les archéologues sont retirés du terrain archéologique concret et ne sont pas concernés par des projets dont les actants retenus peuvent ne pas se soucier outre-mesure du patrimoine, qu’il soit culturel ou naturel (ex. le parc d’El Kala), qu’en est-il du secteur du tourisme qui est sensé être la future manne financière du pays ?
Comment estimez-vous l’apport citoyen et de la société civile dans la préservation du patrimoine archéologique en Algérie ? Nous pouvons citer en exemple : cas des Touaregs /fresques du Tassili ; cas de l’association Protection et Recherche de Skikda/pièces archéologiques remises à la direction de wilaya de Skikda (le Courrier d’Algérie, 11 mai 2008) ; cas de l’Association Amsed -région d’Akbou, Béjaïa- / site antique inédit de Bouathmane.
Notes :
(1) Petite documentation :
Le site web de l’institut Frobenius : http://www.frobenius-institut.de/index.php?option=com_paxxgallery&Itemid=167&gid=3&userid=0&task=table
Le site de Mankhor. Pour une commission d’enquête. Par : L’ex-directeur de l’OPNT ; L’ex-directeur du CNRPAH ; L’ex-directeur du projet Mankhor : http://www.elwatan.com/IMG/_article_PDF/article_34907.pdf (El Watan, 24.01.2006)
KHALIDA TOUMI AU SUJET DE L’AFFAIRE FROBENIUS
«Nous préconisons un accord à l’amiable» : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2006/11/20/article.php?sid=45957&cid=2
http://www.sonatrach-dz.com/fond-tassili.htm
http://www.m-culture.gov.dz/mc2/fr/result_sites2.php
(2) Commission d’enquête toujours pas installée à la date du 10.05.2006 :
(3) Voir aperçu : http://fr.wikipedia.org/wiki/Toudja
Inventaires des objets perdus ou laissés à l’abandon (que vous pouvez
Liste non exhaustive des objets disparus :
Petite liste d’El Watan du 11 mai 1992 ;
Quelques éléments dans La Tribune du 26.01.2006 p.9
20 caisses d’ossements préhistoriques suite à la convention bidon passée entre l’ONPT (Par du Tassili) et l’institut allemand « Frobenius » (La Tribune, 26.01.2006)
50 000 pièces de monnaie romaine volés en 2002 dans la daira de Mdaourouch, Souk Ahras (La Tribune, 26.01.2006 ;
8 000 pièces archéologiques entre le Tassili et le Hoggar sont volés par trois espagnols dans les années 80 et seront exposées dans les musées d’Andalousie, Espagne (La Tribune, 26.01.2006) ;
« Saignée » au Musée national « Ahmed Zabana » d’Oran à l’époque du terrorisme et des délégations exécutives communales (DEC) (La tribune, 26.01.2006 ;
Liste de monuments historiques envahis par l’urbanisme :
L’école coranique d’Ibn Toumert, Mellala – Béjaïa ;
Le palais du Bey à Oran
Liste de monuments historiques détruits (pour divers motifs politiques) ou menacés :
La naïade de Sétif (1997) (restaurée la même année)
Plus de 90 sites, dont préhistoriques, menacés par l’autoroute est-ouest dans le seul périmètre du parc d’El Kala (El Djazair-news, 16.07.2008)
Medracen, Batna (El Djazait-news, 28.05.2008)
Monuments laissés à l’abandon:
Fort Gouraya, Béjaïa ;
Le monument visible sur le piton d’Akbou ;
L’aqueduc de Toudja ;
Les portes sarrasine et Fouka de Béjaïa ;
Le « Douar archéologique » de l’Oued Tissiar (Communes d’Akbou et Chellata, Béjaïa) ;
Vestiges réutilisés dans la construction de l’ancien bordj du bachagha, sis à Lazib-Benalicherif, Akbou (voir : http://www.agoravox.fr/actualites/info-locale/article/algerie-soummam-un-douar-30001?30001)…
Liste des objets volées et récupérées ou restitués :
Le buste de Marc Aurèle, vole au centre culturel de Skikda et retrouvé aux USA ;
Œuvres d’art, pièces de monnaie et pièces archéologiques retrouvées en possession de diplomates au port d’Oran (La Tribune 26.01.2006).
Correspondances :
Lettre de Said SADI à Monsieur le Wali de SKIKDA 08/01/08 http://www.rcd-algerie.net/details_article.php?Rid=167&Aid=755&titre=Lettre%20de%20Said%20SADI%20%C3%A0%20Monsieur%20le%20Wali%20de%20SKIKDA
Le député Hakim Saheb interpelle la ministre de la culture :
Où sont passées les 08 pièces archéologiques de Skikda ? Publié: 28/04/08
http://www.rcd-algerie.org/details_article.php?Rid=166&Aid=883&titre=Le%20d%C3%A9put%C3%A9%20Hakim%20Saheb%20interpelle%20la%20ministre%20de%20la%20culture%20