Article paru à la une du quotidien le Carrefour d’algérie
dans son édition du mardi 26/03/2008
Akbou
La restitution des terres fait toujours des mécontents
L’ire de ces villageois est soulevé après la vente de ces terres agricoles, où les nouveaux bénéficiaires érigeront des bâtisses pour la promotion immobilière et des unités de fabrication et même des cliniques. Pour ce faire, ils n’ont pas tarder à arracher les oliviers se trouvant et pourtant, ce sont de arbres plusieurs fois millénaires. C’est ce qui nous a poussés, nous dit un membre de comité du village, à tirer la sonnette d’alarme et dire «non à ce massacre écologique» qui se fait au vu et au su de tout le monde, en dénonçant surtout «le silence des services de l’agriculture» .
On s’interroge, encore une fois, sur la délivrance de permis de construire par la commune d’Akbou, pour certains acquéreurs, alors que les terrains sont à vocation agricole. Ces terres agricoles n’ont, depuis leurs restitutions en 1998, au profit des héritiers Benaly Chérif, cessé de soulever l’ire des citoyens qui les réclament et la genèse du problème des terres dans cette région remonte à l’ère coloniale et exactement à 1871, date à laquelle elles ont été séquestrées par l’administration française, après le soulèvement des Cheikh Aheddad et El Mokrani. L’arrêté établi à Alger, le 25 mars 1871, par Alexis Lambert, fait opposition de séquestre sur tous les biens d’El Hadj Ahmed El Mokrani, ex-Bachagha de Medjana et sur les biens de ses adhérents. A ce séquestre, vient ensuite une autre décision prise au nom du peuple français, par ce même tristement célèbre Alexis Lambert, alors commissaire extraordinaire de la République Française en Algérie, établi à Alger, le 31 mars 1871, qui fait lui aussi opposition de séquestre sur tous les biens des indigènes en état d’hostilité avec la France. Ces terres mises à disposition par l’autorité coloniale au Bachagha Benaly Chérif, étaient toujours sous sa coupe jusqu’au déclenchement de la guerre de libération nationale et après l’indépendance, ces 1.300 hectares, situés pour la plupart dans la région de Lazib, étaient mises sous la protection de l’Etat et exploitées par l’ex-domaine Akloul Ali et puis par des EAC et EAI, et ce, jusqu’à l’avènement de la loi sur la restitution des terres agricoles.
En vertu de cette loi, ces terres en question sont alors restituées au profit des héritiers Benaly Chérif, par arrêté N° 1589, signé par le wali de Béjaïa, le 30/12/1998.
Les premières oppositions ont été faites à l’époque par l’Union de wilaya des paysans (UNPA), une organisation qui a demandé même en 2003 une commission d’enquête au président de la République. Une opposition relayée même par l’APW de Béjaïa qui prit une délibération en 2003, toujours en demandant l’annulation pure et simple de l’arrêté de cette restitution.
Pendant que l’opposition fait effet de boule de neige, les quelque 1.000 hectares de ces terres restituées font l’objet de vente et certains construisent, aujourd’hui, sur ces mêmes terres pourtant agricoles et qui étaient dans un passé récent, des plus fertiles de la région.
Ces ventes de terre ont créé aussi des affrontements entre les villageois et les nouveaux acquéreurs, dont la gendarmerie nationale et la justice ont eu à traiter plusieurs cas. L’action des villageois d’Ighil Oumced vient justement pour tirer la sonnette d’alarme «sur le devenir de ces terres déviées de leur vocation agricole», en exigeant une intervention rapide de qui de droit «pour stopper le massacre écologique, le bradage et la spéculation foncière». Des villageois qui ne lâchent pas prise, en promettant encore d’autres actions «si aucune solution n’est apportée à ce problème».
Hocine Smaâli
Une délégation du FFS chez les protestataires
A l’heure où nous mettons sous presse, le président de l’APW de Béjaia, M. Hamid Ferhat accompagné du président d’APC d’Ouzellaguen et du représentant du premier secrétaire national du FFS se sont rendus sur les lieux où les protestataires ont fermés la route. Le président de l’APW de Béjaia a promis aux citoyens de
ce village de prendre cette affaire en main en décidant de saisir le Ministre de l’intérieur Yazid Zerhouni, en lui exigeant l’annulation de l’arrêté de restitution de ces terres. Hocine Smaâli
http://www.lejourdalgerie.com/Editions/250308/Rubriques/Region.htm#1
Igil Oumsed (Akbou)
Les villageois paralysent la RN 26
Les villageois du Douar Ighil Oumsed dans la commune de Chellata à Akbou ont de nouveau coupé la RN 26 à la circulation routière, toute la journée d’hier. Les protestataires revendiquent en premier lieu la restitution de leurs terres agricoles expropriées après la révolte de 1871 de Cheikh Belhddad. C’est la condition émise pour le retour au calme. Des barricades de fortunes ont été érigées à plusieurs endroit comme c’était le cas lors de leur action de protestation tenue il ya tous juste trois semaine. Les automobilistes ont éprouvé des difficultés monstres pour rallier les lieux ou ils se dirigeaient. Certains ont dû emprunté l’axe routier passant par les localités de Takrietz et Seddouk, ainsi par la zone industrielle de Taharcht pour regagner le chef lieu de wilaya et les autres wilayas du pays. La route a été barricadée sur plusieurs dizaines de mètres et à plusieurs et à plusieurs endroits. De grands engins, notamment des semi remorques transportant des marchandises ont été bloqué au milieu du bouchon toute la journée. Les protestataires en veulent à «la mafia du foncier» qui ont, selon eux, bradé leurs terres et détruite toutes les plantations en exigeant par ailleurs la présence «obligatoire» du wali pour lui demander de vive voix de faire quelque chose pour récupérer leur biens «spoliés». Dans un document préparé pour la circonstance, les manifestants ont résumé leurs doléances tournant autour de l’annulation de la décision de restitution des terres, à partir de 1998, par la commission juridique mise en place à cet effet. Aussi, ils expriment leur opposition «à toute transaction foncière par les héritiers Ben Ali Chérif», ainsi que «la fin du bradage inexplicable et ésotérique de ces terres» en avertissant «tout acheteur potentiel des conséquences et des dérapages qui risquent d’en découler si les terres ne sont pas restituées à «leurs véritables et authentiques propriétaires. Et pour clore les concernés demandent la mise en oeuvre d’un plan pour rattacher leur village administrativement à la commune mère d’Akbou considérant les «ambitions futures et postérieures» des villageois qui expliquent, à ce propos, que leur douar est plus proche de la commune d’Akbou que de celle de Chellata dont ils dépendent actuellement.
Tarek.B.S.